Attention ! Cet avis peut contenir de légers spoilers pour ceux qui n'ont pas lu La
Quête d'Ewilan (1, 2, 3) et Les mondes d'Ewilan (1, 2, 3) !
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Quatrième de couverture
« Ellana, la voie des marchombres ne t'apportera ni richesse ni consécration, elle t'offrira en revanche un trésor que les hommes ont oublié : ta liberté. Si tu le
désires, le peux accompagner tes premiers pas.
- Que voulez-vous dire ? »
[J'ai lu l'édition Rageot ~ publiée en 2006 ~ 425 pages]
Le livre a beau être épais et, même si c'est écrit gros, il se lit vraiment vite tellement on est dans l'histoire ! J'ai eu du mal à décrocher et à m'arrêter de
lire, GROS COUP DE COEUR :D
Les deux premiers tomes de cette trilogie se situent avant celles d'Ewilan, et le troisième après elles, en finissant le cycle. J'avais adoré les personnages des deux trilogies d'Ewilan mais c'est Ellana qui était ma préférée, et ici elle est le personnage principal C'était intéressant de voir comme l'adulte dans
La Quête et Le monde d'Ewilan est devenue ce qu'elle
est, d'où elle vient... on apprend plein de choses sur elle et j'ai beaucoup aimé ^^
On ne s'ennuie pas dans cet univers où liberté, vitesse, silence, harmonie, fluidité sont les principaux buts de la mystérieuse Guilde des
marchombres ! Il y a beaucoup d'émotions, d'amitié et d'action mais aussi un peu de philosophie et de poésie
marchombre :)
Ellana va vivre pas mal de péripéties avant de rencontrer maître Jilano qui, comme on l'a apprit dans les trilogies
d'Ewilan, va la guider sur la voie des marchombres (que j'ai adoré !!) Elle va vivre beaucoup d'épreuves difficiles pendant sa formation et pas mal voyager.... Bref, l'histoire d'Ellana est exceptionnelle !
Ellana est une jeune marchombre plutôt hors normes (rebelle ) mais extrêmement
douée. Elle est super bien décrite et je l'imagine très bien en train d'escalader une falaise ou lancer une flèche comme c'est raconté ^^ Elle est courageuse face aux dangers et aime prendre des
risques (des fois elle fait des trucs... vraiment fous !) J'aime bien ça façon de penser aussi ! C'est vraiment un très bon personnage ! :D
Elle fera la connaissance d'autres personnalités variées comme l'auteur les fait si bien, il y a Jilano que j'ai bien aimé et avec qui la relation priviliégiée avec
la jeune fille (entre prof-élève mais bien plus encore) a été bien développée :)
Même si j'ai énormément aimé les aventures d'Ewilan, j'ai préféré celles d'Ellana, peut-être parce que c'est plus mature, et je pense que ça ira dans ce sens
dans les deux prochains tomes !
La magnifique écriture * de Pierre Bottero [♥] (qui est mon auteur français préféré ) a comme créé un monde parallèle à l'intérieur de ce livre, et m'a donné l'impression que l'histoire réelle ! Il faut l'avoir lu pour
comprendre ;p
Apparemment il y a un bonus dans l'édition de poche, avec "deux textes inédits de Pierre Bottero : la genèse de la trilogie et les grands thèmes du cycle",
j'essayerais de l'emprunter quelque part pour les lire !
Un livre magique qui se classe directement parmi mes préférés Je vais prendre mon temps pour lire les deux tomes suvants (qui sont dans ma PaL, je préfère faire durer cette saga le plus
longtemps possible ^^
EDIT : je voulais citer le commentaire qu'a posté MinasTirith's Soldier sur la page bibliomania de livraddict parce que c'est exactement ce que je
ressens (et que c'est très bien écrit ) :
Il se dégage de Ellana un forte odeur de rêve aussi doux qu'une nuit d'été et aussi
profond qu'une bonne poésie, un livre qui trouve miraculeusement le chemin et vous touche en plein coeur
Ma note
10/10
Extraits
Les extraits sont longs mais je trouvais criminel de raccourcir un de ces paragraphes
Forme de réponse que l'on retrouve tout au long du livre ♥ :
« Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions tu le sais bien, celle du poête et celle du savant.
Laquelle veux-tu entendre en premier ? »
* Un exemple de superbe description que l'on a dans ce livre :
« Au matin du vingt et unième jour, Al-Jeit apparut. La cité se dressait au centre d'une plaine verdoyante, si merveilleuse
qu'Ellana cru d'abord qu'elle rêvait. Elle arrêta sa monture et se tini immobile, le souffle court, se repaissant en silence du spectacle inouï.
Bastion inexpugnable, un éperon rocheux jaillisait de la plaine et s'élevait à la verticale sur une cinquantaine de mètres. Bâtie à
son sommet, comme un songe accompli, la capitale de l'Empire n'était que lumière et défis à la pesanteur, audaces miroitantes et magie des formes. Une multitude de tours effilées s'élançaient
vers le ciel, certaines de verre, d'autres d'or, de jade ou de nacre, des centaines de passerelles arachnéennes s'entrecroisaient en formant un délicat écheveau tandis que d'incroyables coupoles
coiffaient des constructions oniriques.
On accédait à la cité par une rampe déliée qui filait droit vers une brèche ouverte au faîte du plateau rocheux. La rampe, comme
taillée dans une améthyste géante, étincelait de mille feux oscillant du mauve pâle au violet soutenu. Juste avant d'atteindre la brèche, elle passait sous une impressionnante cascade tombant des
hauteurs de la cité. L'eau rebondissait sur un invisible écran qui la protégeait et, captant la moindre nuance violine, parme ou rosée, jaillissait sur les côtés avant d'achever sa chute
lumineuse dans la rivière qui courait autour du plateau.
Comme si la magnificence de la cité avait découragé les bâtisseurs, aucune contruction ne s'élevait dans la plaine. Al-Jeit se
dressait seule, admirable et hiératique. »
p. 251-252 de l'édition Rageot
Juste parce que j'ai aimé ce passage
« Ils s'étaient arrêtés un moment pour manger quand, au sortir d'un épaisse forêt de conifères, ils avaient atteit un
plateau planté d'herbes rase dont la faible déclivité tranchait avec l'ascension qu'ils venaient d'effectuer. Si haut, que les arbres ne poussaient plus. L'herbe elle-même finissait par céder la
place aux rochers et, encore plus haut, aux neiges éternelles. Pourtant, malgré l'attitude, il ne faisait pas froid. Le soleil, presque esival, frappait
fort, ils avaient été heureux de pouvoir plonger leur visage dans l'eau fraîche d'un ruisseau.
Ils reprirent leur marche, chacun de leurs pas faisant jaillir des nuées d
esauterelles colorées. La terre, gorgée d'eau, était songieuse. l'herbe grasse et le ciel d'un bleu qui flirtait avec le violet. Ellana sentait ses muscles échauffés par la longue montée jouer
avec aisance, son coeur battre avec régularité. »
p. 323 - 324 de l'édition Rageot
Pour finir les extraits, juste un classique : la série de questions posées par Ehrlime à Ellana pour tester son aptitude à devenir
march'ombre (je ne suis pas la première à le citer ), je trouve qu'il représente bien le livre !
« - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. À ces questions, tu devras répondre dans l'instant, sans réfléchir, en
laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d'eau, la source est ton âme. C'est en remontant tes mots jusqu'à ton âme que je saurai discerner si u peux
avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ?
- Oui.
Une esquisse de sourire traversa le sourire d'Ehrlime.
- Qu'y a-t-il au sommet de la montagne ?
- Le ciel.
- Que dit le loup quand il hurle ?
- Joie, force et solitude.
- À qui s'adresse-t-il ?
- À la lune.
- Où va la rivière ?
L'anxiété d'Ellana s'était dissipée. Les questions d'Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu'elle
ait d'autre solution qu'y répondre ainsi qu'on lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s'immergea, laissant Ehrlime
remonter le cours de ses mots jusqu'à son âme, puisque que c'était ce qu'elle désirait.
- Remplir la mer.
- À qui la nuit fait-elle peur ?
- À ceux qui attendent le jour pour voir.
- Combien d'hommes as-tu déjà tués ?
- Deux.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Je suis moi.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Vent.
- Méritaient-ils la mort ?
- Je l'ignore.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Je suis moi.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Les deux.
- Où se trouve la voie du marchombre ?
- En moi.
Ellana s'exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité.
Le sourire sur le visage d'Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme.
- Que devient une larme qui se brise ?
- Une poussière d'étoiles.
- Que fais-tu devient une rivière que tu ne peux pas traverser ?
- Je la traverse.
- Que devient une étoile qui meurt ?
- Un rêve qui vit.
- Offre-moi un mot.
- Silence.
- Un autre.
- Harmonie.
- Un dernier.
- Fluidité.
- L'ours et l'homme se disputent un territoire. Qui a raison ?
- Le chat qui les regarde.
- Marie tes trois mots.
- Marchombre. »
p. 276-277-278 de l'édition Rageot
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