Quatrième de couverture
Qu'est-ce que le désir aux abords de l'âge mûr, lorsqu'on est courtisé par une jeune fille ? Sibylle a treize ans, Michel cinquante-cinq. Yann Queffélec analyse avec une minutie clinique les sentiments ambigus qui tourmentent son héros, homme marié, heureux, socialement établi, face à la passion brutale d'une adolescente aussi jeune que ses propres enfants, des jumelles. Non, il ne cédera pas... Mais sûre d'arriver à ses fins, Sibylle déploie toutes les ruses de la séduction féminine, poussant l'homme dans ses derniers retranchements...
Du grand Queffélec.
[J'ai lu l'édition Le livre de poche ~ publié en 2010 ~ 118 pages]
Mon avis
Pour commencer, un gros merci à Laeti chez qui j'ai gagné le livre a un concours qu'elle a organisé sur son blog (Histoires de livres)
Son avis m'a donné envie de le lire, d'autant plus que l'histoire inhabituelle a attiré ma curiosité Ça a aussi été l'occasion de découvrir cet auteur (dont j'avais déjà entendu parler) !
L'histoire est du point de vue de Michel, 55 ans. Marié à Claire et père de jumelles de 10 ans, il vit heureux jusqu'au jour où sa vie va basculer : il revoie Sibylle, 13 ans, amie de ses filles, avec laquelle il a joué au club de tennis. Non seulement il est éblouit par ses charmes, mais il se rend ensuite compte que celle-ci essaie de le séduire ! Chamboulé, il est partagé entre l'envie de céder et le refus de devenir pédophile et de trahir l'amour de sa femme qu'il aime. Sybille ruse et fait tout pour piéger Michel et le faire craquer....
On suit la réflexion de cet homme tourmenté par une jeune fille à peine plus âgée que les siennes, au fil du livre (qui se
déroule pendant 3 mois) il se sent de plus en plus malheureux et coupable de douter encore de ce qu'il doit faire (ou ne pas faire).
Les sentiments qu'éprouve Michel sont décris avec précision, ces évènements vont beaucoup le faire réfléchir, surtout sur lui-même et son couple avec Claire.
Ça m'a moi aussi fait réfléchir, je n'avais jamais imaginé la pédophilie sous cet angle : d'une certaine façon, c'est Michel la victime. Il m'a beaucoup touché, d'ailleurs son trouble et sa tristesse étaient contagieuse, par moments j'étais démoralisée avec lui ^^
L'auteur a réussit l'exploit de faire passer toutes ces émotions dans un livre aussi petit
Un livre poignant et pleins de sentiments, et très bien écrit ! Merci beaucoup Laeti !!
Ma note
7,5/10
Extraits
«Le bonheur, dis donc, quelle connerie d'en parler. Le bonheur, c'est de la fermer quand on est heureux, motus.»
p.12
«Chez nous, la fidélité conjugale est un principe sacré, jamais trahi jusque là. Est-ce tromper quand au bout du monde, entre deux ti-punch ou tequila-boum, on ne dit pas non, on ne dit pas oui, et faut-il s'en venter en rentrant au bercail ? C'est ça la vérité d'un amour, ce coup de poignard ?»
p.12
«Vieille connaissance, la tentation, mais jusque-là majeure ou vaccinée, millésimée par la morale en cours. Avant Claire, ma plus jeune amie, vingt-sept ans, me faisait l'effet d'un nouveau-né que je refusait d'embrasser dans la rue. Alors imaginez Sibylle, treize malheureux printemps, sinon douze étés pourris. Ce bébé d'amour n'avait jamais que trois ans de plus que mes jumelles !»
p. 37
«La femme est soupçon, l'homme est menteur.»
p.67
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